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Petite histoire de 2 de mes ancêtres


LA COMPAGNIE DES ANTILLAIS

Le 10 germinal an VIII (30 mars 1799) avait débarqué à Saint-Louis une compagnie d'hommes "de couleur" originaires des Antilles, de la Guadeloupe surtout, et que l'on avait dirigée sur le Sénégal faute de savoir qu'en faire.

 Cette compagnie venait d'une unité créée par un décret du 3 prairial an VIII (23 mai 1798) regroupant des militaires provenant de différents corps de troupe, et cantonnée dans un premier temps à l'île d'Aix puis dans celle d'Oléron.

Son arrivée à Saint-Louis fut plutôt tumultueuse car, aussitôt, elle entra en rébellion en soutenant qu'elle n'avait pas été payée depuis trois mois ce qui était probablement exact, mais qui était aussi notre cas...

Cette compagnie comptait dans ses rangs d'excellents éléments, parmi lesquels j'ai compté des amis, et qui ont fait souche à Saint-Louis. On pouvait, notamment remarquer dans son encadrement le capitaine Pèdre Marin, nègre; le lieutenant Varin, mulâtre; le sous-lieutenant Alin aîné, mulâtre; le sergent-major Yauyau, nègre; et le fourrier Morel, mulâtre.

Nous l’avons vu, par décision du 23 thermidor an X, le Premier Consul avait exigé que la garnison blanche de deux cent hommes qui était alors à Saint-Louis repasse en France, sauf les hommes que le commandant déciderait de garder.

En revanche les débris de la compagnie de mulâtres de la Guadeloupe, réduite à un petit nombre du fait des décès, devait impérativement rester au Sénégal où ils serviraient sous une discipline sévère "... attendu qu'ils ne peuvent être utilisés ailleurs et que leur retour en France serait opposé aux intentions du Gouvernement. A l'égard des noirs que le citoyen Blanchot croira devoir employer, il les utilisera de la manière qu'il jugera à propos, sans les incorporer dans la nouvelle garnison afin de maintenir toujours la distance des couleurs".

Même quand ils résidaient en France, ces militaires, que l'on n'osa tout de même pas renvoyer à leur condition servile, durent se plier à toutes sortes d'obligations vexantes et humiliantes.

Le 9 prairial an X (29 mai 1802), il leur fut enjoint, quand ils jouiraient d'une pension de retraite, de réforme ou d'un traitement quelconque, de résider hors de la 1re région militaire, et, à tous les autres, de prendre domicile dans les départements des Basses-Pyrénées ou des Alpes-Maritimes.

Extrait d'un roman à paraître (et historiquement étayé) de Sylvain SANKALE

© 2010 Alain FRANCOIS